Le triton, musicalement, c'est cela :
Léonard Bernstein décrit le mode locrien en ces termes : "A présent, le mode suivant, commençant par un "si", est connu sous la dénomination de mode locrien. On peut vraiment passer vite dessus, parce qu'il n'y a quasiment pas de musique écrite dans ce mode. Voyez-vous, le mode locrien et étrangement peu satisfaisant, il semble inachevé, principalement parce que l'accord tonique associé est terriblement instable...". Passer vite dessus ? Monsieur Bernstein, vous me poussez ainsi à m'y attarder, sauf le respect que je vous dois.
Les autres qualificatifs sont souvent les suivants : étrange, risqué, glauque, diabolique, irrésolu, instable, dissonant. Que de défauts pour ce mode locrien !
De fait, notre oreille éduquée aux autres modes le percevront généralement comme dissonant. Il est souvent utilisé comme "mode de transition", il est rarement utilisé comme base complète d'un morceau, à la différence des autres modes majeurs.
Certains artistes osent néanmoins le locrien, et pas uniquement d'illustres inconnus. Exemple avec Björk :
Les autres exemples que j'ai trouvés sont plus confidentiels
Je n'ai pas trouvé de morceau de musique classique entièrement écrit autour du mode locrien, mais il est utilisé de manière nette pendant près de deux minutes au début de la symphonie n°4 en la mineur de Sibelius :
Ce mode (ou ce monde ?) est un territoire musical encore peu exploré. Il est possible de continuer à le considérer comme un endroit hostile et dangereux... ou au contraire d'oser s'y aventurer, pour en découvrir le potentiel et les richesses encore inconnues.
Bonjour, … sans aucune connaissance musicale, je peux juste témoigner que c'est un de mes titres préférés de Björk !
RépondreSupprimerJe plussois, même un an après l'écriture de ce commentaire.
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