samedi 30 avril 2016

7 nuances de modes

Le vocabulaire musical fait usage de nombreuses métaphores visuelles : il y est question de couleurs, de nuances, d'espace, de volume, de formes, de mouvement...

Qu'il s'agisse de lumière ou de sons, il existe une possibilité de représentation commune aux deux, à savoir une modélisation ondulatoire.

Ma vision du relief est médiocre : je suppose que j'ai depuis mon plus jeune âge compensé cela en développant mon ouïe, et mon intérêt pour la musique. Il est intéressant pour chacun de prendre conscience de ses préférences sensorielles : quels sens privilégie-t-il ou délaisse-t-il ? Certaines formules en apparence très banales peuvent nous en apprendre parfois beaucoup sur nous-même à ce sujet, comme par exemple la réponse suivante, en forme de question (à moins qu'il ne s'agisse d'une question posée pour ne pas avoir à répondre) : "je ne vois pas ce que tu veux dire".

Il existe une infinité de modes. 50 faisaient beaucoup. 7 modes, issus de la gamme majeure, ouvrent déjà de nombreuses perspectives. Les billets qui suivront celui-ci seront une promenade parmi ces 7 modes musicaux,

Pour en savoir plus sur les modes, je vous recommande cet article du Blog musical de Matthieu Gilot,

mercredi 27 avril 2016

Modes musicaux - les comparer

Dans l'idée d'appréhender les modes musicaux d'une manière intuitive et perceptive, il est intéressant de se livrer à deux courts exercices.

Le premier consiste à choisir un mode et à le jouer à partir de deux notes fondamentales différentes.
Voici un exemple de notes jouées en mode de do ionien :



Voici le même enchaînement relatif de notes en mode ionien joué en partant de la note sol :




Les deux modes, bien que partant de notes fondamentales différentes do et sol, "sonnent pareil". Pour qualifier cette similitude, chacun peut choisir le terme qui lui parle le plus : couleur, forme, tonalité, et pourquoi pas humeur. A titre personnel je trouve que le mot forme est approprié.

Une autre manière d'entendre un mode est de le comparer à un autre mode, joué à partir de la même note fondamentale.
Voici un mode de mi lydien :



 A présent, voici un mode de mi locrien :




Ces deux séries de notes vont toutes les deux de mi à mi, mais en empruntant des chemins distincts, et donc en créant deux formes musicales différentes.

vendredi 22 avril 2016

Modes musicaux - Introduction

La musique permet d'illustrer très concrètement la notion de changement de cadre de référence. J'ai souligné ici comment le changement d'une seule note-clé dans un morceau suffit à en modifier totalement l'atmosphère, d'autres morceaux de choix se trouvent sur le site d'Oleg Berg MajorvsMinor.

J’entame avec cet article une série de billets traitant des modes musicaux.

Pour commencer, plutôt que de me lancer dans de longues explications sur les gammes, les modes, et les écarts entre notes, je fais appel à l'enfant qui sommeille en chacun de vous. Je vous propose une approche des modes intuitive et basée sur le jeu. Je vous invite à vous placer devant un clavier musical, soit chez vous, soit sur ce site si vous n'en avez pas, et de ne vous intéresser qu'aux seules touches blanches. Choisissez une touche blanche sur le clavier, celle qui vous attire. A partir de cette touche de référence, appuyez sur 7 touches blanches successives en allant de gauche à droite : ce faisant, vous venez de jouer l'un des sept modes majeurs.

Le premier mode majeur est obtenu en commençant par un do, qui se reconnait sur un clavier par le fait qu'il est immédiatement précédé d'une autre touche blanche, et suivi par trois touches blanches encadrant deux touches noires. En choisissant do comme référence, et en jouant do, ré, mi, fa, sol, la, si, do, vous obtenez une couleur modale très familière aux oreilles occidentales. Les musiciens appellent cette couleur le mode "ionien" :



Cette couleur est celle qu'on retrouve dans de nombreuses comptines enfantines, par exemple "Frère Jacques", ou encore "Au Clair De La Lune". On peut facilement jouer "Au Clair De La Lune" sur le clavier en enchaînant les 4 courtes phrases musicales suivantes :
1. do do do ré mi... ré... do mi ré ré do
2. do do do ré mi... ré... do mi ré ré do
3. ré ré ré ré la... la... ré do si la sol
4. do do do ré mi... ré... do mi ré ré do

Si vous choisissez de jouer les mêmes types d'enchaînements de touches blanches, en commençant ailleurs qu'en do sur le clavier, vous jouerez quelque-chose qui sonnera plus ou moins comme Au Clair De La Lune, mais avec des passages qui vous sembleront, selon votre perception musicale, étranges, ou dissonants, ou faux, ou bien agréables... A vous de choisir le qualificatif qui vous convient ! Vous pouvez ainsi chercher quel est la (ou les) couleur's) qui vous inspire(nt) pour Au Clair De La Lune, en explorant les 7 modes majeurs.

Outre le mode ionien, il existe un autre mode majeur permettant de restituer fidèlement la mélodie d'Au Clair De La Lune : c'est le mode lydien, obtenu en choisissant fa comme référence sur notre piano à touches blanches. Au Clair De La Lune répond aussi à ce mode car la seule différence entre le mode ionien et le mode lydien est la hauteur de la quatrième note du mode, la quarte; or cette quarte est la seule note qui n'est jamais utilisée dans Au Clair De La Lune.

Un générique très connu use et abuse de l'utilisation de la "quarte augmentée" du mode lydien, en transposant la mélodie dans différentes gammes, mais en restant toujours dans le mode lydien : il s'agit du générique du dessin animé "Les Simpson".





jeudi 21 avril 2016

Plagiats

De qui est cette citation ? "Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait".
J'ai en tête  qu'il s'agit d'une citation de Marc Twain.

En faisant quelques recherches (vive internet), j'ai trouvé une phrase attribuée à Churchill : "Tout le monde savait que c'était impossible à faire, puis un jour quelqu'un est arrivé qui ne le savait pas, et il l'a fait".

En évoquant cette phrase avec un proche, ce dernier m'a affirmé: "Mais pas du tout, c'est Marcel Pagnol qui a dit cela !"
En fait, voici la phrase à laquelle il pensait, attribuée à Marcel Pagnol : "Tout le monde savait que c'était impossible. Il est venu un imbécile qui ne le savait pas et qui l'a fait."

Ce qui est remarquable, c'est que ces différentes phrases se ressemblent beaucoup, mais en les comparant entre elles il apparaît de subtiles nuances qui permettent de multiples interprétations et digressions, par exemple : "Et si ne pas savoir n'était pas l'apanage des imbéciles ? Ne pas savoir est-il synonyme d'ouverture des possibles ? Quelles limites nous posons-nous à nous-mêmes en cherchant à tout expliquer ou comprendre ?" Cela ouvre le champ de la sérendipité.

Je me suis amusé d'une phrase prononcée par Laurent Fabius en clôturant la COP21 d'un coup de marteau sec et vert : "C'est un petit marteau, mais je pense qu'il peut faire de grandes choses !"
Barack Obama n'a pas, à ma connaissance, protesté quant à l'usage de cette formule qui ressemble à la phrase prononcée par Neil Amstrong au moment de poser le pied sur la lune. En écrivant ce billet, j'en arrive à douter du fait que Neil Amstrong soit réellement l'auteur de la célèbre formule à laquelle je fais allusion.

Et pour finir, je rapporte un procédé qui peut être utilisé par les "plagieurs" en herbe, c'est le plagiat par anticipation : la technique consiste à accuser de plagiat la personne qui a utilisé la formule avant vous ! J'informe les lecteurs que j'ai d'ailleurs moi-même pioché cette idée dans Wikipédia.

Je m'attends donc à ce qu'il existe quelque part un papier (que j'ignore) qui aurait copié le contenu de mon billet.

samedi 16 avril 2016

Synergologie pour décrypter le non-verbal ?

J'ai récemment visionné une vidéo dans laquelle Manuel Valls répond à une intervention de Marion Maréchal Le Pen à l’assemblée nationale, Sur cette vidéo, le tremblement de sa main gauche est spectaculaire.

J’ai relevé quelques propositions d'explications avancées par un coach se réclamant de la synergologie, dans cet article : 

Que pensez-vous des tremblements dont Manuel Valls a été victime à l’Assemblée ?
«…la main qui tremble est la main gauche, celle de la spontanéité et de l’émotion. C’est d’ailleurs, sa main droite, celle qui explique et qui argumente, qui tente de contenir les tremblements ».

Je suis gaucher. Au tremblement de quelle main dois-je me fier pour savoir si c’est mon émotion qui s’exprime ? Et avec quelle main dois-je argumenter si je veux être crédible, du point de vue d’un synergologue ?

Qu’est-ce qui l’a affecté ?
« C’est assez difficile à dire. Je constate toutefois qu’il a marqué un temps d’arrêt quand Marion Maréchal-Le Pen a évoqué son "mépris crétin". A ce moment-là, le Premier ministre ne cligne plus des yeux, il n’enregistre plus les informations ».

Je ne sais pas s'il existe un lien entre le fait d’arrêter de cligner des yeux et le fait d’enregistrer (ou pas) des informations. Je vous conseille toutefois en entretien avec un recruteur ayant été formé à la synergologie de ne pas arrêter de cligner des yeux, sinon, vous courez le risque que votre interlocuteur interprète cela comme le signe que vous n’enregistrez plus les informations qu’il vous donne. Je me permets en outre de vous proposer une option : si vous savez que le recruteur que vous avez en face de vous utilise la synergologie, vous pouvez aussi postuler ailleurs.

Que notez-vous d’autre dans l’attitude de Manuel Valls ?
« Je remarque que sa bouche est inversée même quand il sourit. Chez Manuel Valls c’est quelque chose qui lui est propre et figé dans sa morphologie, et cela révèle une personnalité éprise de principes, ferme, voire rigide dans ses convictions ».

Restons éveillés... une pseudo-science, la synergologie, qui référence une autre pseudo-science, la morphopsychologie, nous voilà sur du lourd !

« Je constate également que sa paupière droite est plus basse que la gauche. C’est un signe d’épuisement professionnel », puis, un peu plus loin : « là, ce relâchement au niveau de l’œil droit révèle une fatigue liée au bureau, aux dossiers qui y sont traités ».

Cette dernière phrase a achevé de me convaincre de chercher des références traitant de manière sérieuse et argumentée la question. Je recommande la lecture de cet article écrit par Pascal Lardellier.

Le non-verbal, ça existe. Tenter de décoder le non-verbal, c’est possible, à condition de ne pas tomber dans la généralisation simpliste, caricaturale et à portée universelle. Le contexte du moment, la culture, l'environnement, l'état de la personne qui émet le signal, la position de chacun dans la relation, la relation elle-même, des allers-retours permanents entre ce qui est dit, la manière dont c'est dit, et ce qui est exprimé en non verbal, sont autant de repères essentiels pour peut-être comprendre la signification profonde du signal. 

Méfions-nous des contrefaçons et des marchands de solutions toutes-faites en matière de décodage des signaux non-verbaux.

jeudi 14 avril 2016

La tierce détournée




Certaines notes définissent de manière essentielle la tonalité d’un morceau. Il en est ainsi de la fameuse « tierce », qui donne la couleur majeure ou mineure à un accord, ou une mélodie. Un musicien ukrainien, Oleg Berg, a créé un projet de musique expérimentale dans lequel il transforme des morceaux de musique écrits en mode majeur en mode mineur, et vice versa. Une seule note change, et tout est chamboulé... Le résultat est étonnant !






L'expérience se passe ici.

A présent, sur quelle « tierce » de votre vie avez-vous envie d’agir ?




mardi 12 avril 2016

Qu'est-ce que voir ?

Je n'ai pas la prétention de donner LA réponse à cette question.
Quelques exemples qui m'ont interpellé hier illustrent le propos et montrent qu'il y a sans doute bien des réponses possibles.

Par exemple, en regardant ceci (je cite Laurent "exit from Lilliput", merci à toi) :



Ou bien en regardant cela (merci Sylvaine) :






dimanche 10 avril 2016

Un blog, oui... pour parler de quoi ?

Lorsque j’ai initié ce blog, j'avais comme intention de rendre publiques mes réflexions de coach fraîchement certifié. Je pensais que ce blog serait un blog de «coaching», de «communication», de «management».
En reprenant en 2016 l’écriture de billets sur ce blog, j’ai identifié un paradoxe : en tant que coach, je propose à mes clients des modifications de leur cadre, afin qu'émergent pour eux de nouvelles possibilités.... il est amusant de constater que je me suis appliqué, au démarrage de ce blog, l'inverse de ce que je propose à mes clients !
Conclusion : il est tout à fait possible que je traite encore de coaching, de management et de communication à l'avenir sur ce blog, comme il est également tout à fait probable que j'y parlerai de bien d'autres sujets.

vendredi 8 avril 2016

Temps et Contretemps

Le contretemps est perçu de manière négative dans de nombreux contextes : par exemple, dans votre vie, votre travail, un évènement imprévu se produit et empêche votre projet de se réaliser : c’est alors pour vous un problème, une source de blocage, quelque chose qui vous empêche d’avancer. Un autre exemple : dans une conversation, vous émettez une idée qui tombe à plat, votre intervention provoque peut-être même la consternation de votre auditoire.

Le contretemps serait donc quelque chose d’irrémédiablement négatif, inutile, handicapant, voire nuisible ?


En musique, le contretemps est une rupture rythmique, aujourd'hui couramment utilisée, acceptée, et même théorisée. En jazz, ainsi que dans de nombreux genres musicaux, l’utilisation éclairée du contretemps donne naissance au swing. Le swing est recherché, un bon swing devient une signature personnelle, la signature des « grands ». Le contretemps maîtrisé n’est pas un problème, mais au contraire une source très riche de création musicale.

Et pourtant… cela n’a pas toujours été ainsi. Pensez-vous qu’un ménestrel ou un troubadour qui aurait joué du Duke Ellington à la cour du roi aurait pu durer, voire même exister ?
Le paradoxe apparent de cette métaphore musicale nous rappelle que savoir remettre en question la norme du temps programmé pourrait aider à remettre les pendules à l’heure.

Alors ? Quel contretemps réussi osez-vous aujourd’hui mettre en œuvre dans votre vie, votre famille, dans votre travail, pour créer votre propre musique, et qu’elle devienne une source d’inspiration pour vous et votre entourage ?